Dans le monde de la com’, on aime les idées neuves, les créatifs perchés et les bureaux sans cloisons. Mais quand on parle de faire tourner une agence sans hiérarchie, là, tout le monde fronce un sourcil.
C’est pourtant le pari que l’on a fait avec Guru, notre agence de communication née au sein de Loyco. Complètement intégrée dans son écosystème, elle a hérité du modèle de gouvernance de la maison: la Loycocracy. Un mot a priori un peu abstrait pour désigner un système distribué, fluide, et radicalement horizontal.
Mais comment ça marche concrètement, une boîte sans patrons ? Spoiler: non, ce n’est pas l’anarchie.
Une histoire de rôles, pas de titres
Commençons par poser les bases : dans une structure hiérarchique classique, on vous donne un titre, une place dans l’organigramme, et une autorité qui va avec. Dans notre cas, tout ça est remplacé par un système de rôles. La personne qui peut prendre une décision, n’est plus celle qui a un niveau hiérarchique qui l’autorise mais simplement celle qui a le rôle qui l’autorise. Pas besoin d’être « chef·fe de » pour avoir le pouvoir de décider.
Chaque rôle porte une mission, une autorité bien définie, et peut être attribué à n’importe qui dans l’équipe, en fonction de ses envies, de ses compétences ou de son énergie du moment. Ça commence à devenir plus clair ?
Exemple dans une entreprise traditionnelle, un·e manager est souvent censé·e tout faire à la fois — gérer un budget, faire vivre les valeurs de l’entreprise, encadrer une équipe… Un multitâche pas toujours heureux : qui n’a jamais croisé un·e excellent·e technicien·ne, mais incapable de gérer le moindre conflit d’équipe?
Chez Guru, on sépare ces responsabilités et on les distribue entre plusieurs rôles :
- Finance: celui ou celle qui gère les budgets
- Talent: pour le développement de l’équipe
- Coordination: pour assurer la vision et la cohérence
- …et bien d’autres, selon les besoins.
Et non, ces rôles ne sont pas cumulatifs : vouloir les concentrer dans une seule tête, c’est reconstruire un manager. Et ça, on préfère éviter.
Deux questions à se poser avant d’agir
Quand on porte un rôle, on n’agit pas au doigt mouillé. On se pose simplement deux questions :
1. Est-ce que j’ai l’autorité pour prendre cette décision ?
2. Quels autres rôles pourraient être impactés ?
Dans tous les cas, on consulte les rôles concernés. Mais pas besoin de consensus mou : la décision finale revient à celui ou celle qui détient l’autorité sur le sujet.
C’est clair, responsabilisant.
Une équipe, des rôles, zéro chef·fe
Chez Guru, ça donne quoi ? Voici la répartition actuelle des rôles*:
Talent: Aline
Finance: Antoine
Risk Management: Anouk
Développement durable: Audrey
Loycocracy Champion: Angélique
Planification: Damien
Infra IT: Quentin
Coordination: Grégory
* Les rôles sont dits « liquides », autrement dit, transférables. Cela signifie qu’il peut être lâché par un membre de l’équipe au profit d’un autre. L’attribution peut donc changé au cours du temps.
Envie de jeter un œil à notre organigramme vivant ?
C’est par ici : peerdom.org/loyco
Zoom sur le rôle «Talent»
Prenons un exemple : Aline, qui porte le rôle « Talent » ou « référent RH » pour l’équipe Guru. Cela signifie qu’elle est responsable de ce qui touche à l’évolution des membres de l’équipe, au développement des compétences, au recrutement, etc.
Mais Aline ne travaille pas en solo dans sa tour d’ivoire : elle définit la stratégie Talent en collaboration avec les autres porteurs du même rôle, dans les autres équipes de Loyco. Les décisions sont prises en groupe, puis adaptées au contexte. Elle s’assurera ensuite que les décisions qui auront été prises par ce groupe soit correctement appliquées dans l’équipe Guru.
Ce fonctionnement collectif est identique pour chaque rôle. Oui, ça demande un peu plus de coordination. Mais ça évite les décisions tombées d’en haut et complétement déconnectées de la réalité des équipes.
En résumé
Pas de chef·fe, pas d’ego, mais beaucoup de clarté. La loycocracy, c’est un système exigeant car il nécessite de développer un maximum de soft skills, mais c’est aussi un fonctionnement sacrément stimulant : chacun·e peut y trouver sa place, faire évoluer ses responsabilités, et contribuer à un projet commun avec un maximum d’autonomie.
Et si le sujet vous intrigue, on vous conseille :
Bienvenue dans un monde sans chef·fe, mais pas sans repères.