Fidèle à ses incontournables «blagues de papa», Damien nous a rejoints en septembre 2020 et est rapidement devenu un pilier essentiel de notre équipe. Sa polyvalence et son excellente maîtrise des outils créatifs font de lui un atout incontournable. En véritable stratège de la planification, il jongle avec aisance entre les projets, tout en collectionnant une variété de gourmandises en tout genre sur son bureau. Dans cet article, il revient sur son parcours et partage sa vision de son métier avec nous.
Quel a été ton parcours?
Après mes études aux «arts déco» (CFP Arts pour les plus jeunes), j’ai débuté ma carrière avec un stage de 6 mois chez un indépendant. J’ai adoré le contact que j’ai eu avec lui, nous étions très alignés au niveau de nos valeurs. Je garde un bon souvenir de la diversité des mandats et le plaisir d’enfin produire des projets réels. Je partais assez tard le soir en me réjouissant déjà de ce que j’allais faire le lendemain. Le léger défraiement et ma réalité économique m’ont toutefois poussé à aller de l’avant et chercher mon premier revenu. Aujourd’hui, je vois cet épisode comme un phare dans mon parcours. Tout n’a pas toujours été aussi lumineux par la suite et ce souvenir m’a parfois aidé à garder la tête hors de l’eau.

J’ai continué de manière assez classique dans une agence basée à Carouge. De la performance, de la rentabilité, des valeurs différentes… tout n’a pas été simple durant ces quatre premières années, mais j’ai beaucoup appris et fait de belles rencontres, dont certaines que j’entretiens encore aujourd’hui. C’est notamment à cette occasion que j’ai rencontré Lucien Kolly, photographe avec qui nous collaborons encore régulièrement aujourd’hui au sein de Guru.
Ressentant un besoin de me retrouver et – probablement – de prouver quelque chose au jeune graphiste casanier que j’étais, j’ai ensuite eu pour projet de voyager en sac au dos.
« Je me sentais de moins en moins aligné avec mon employeur et mon attraction pour le motion design grandissait. Il me fallait donc faire des économies pour mon voyage et trouver une opportunité de pratiquer l’animation. »
Les choses se sont bien goupillées: en peu de temps, j’ai pu mettre de l’argent de côté en trouvant une collocation et les portes d’une agence spécialisée dans l’affichage digital se sont ouvertes. Une année plus tard, j’avais économisé et j’avais acquis de bonnes bases en animation. Mon employeur me proposant une place de direction artistique à mon retour, je suis parti la fleur au fusil pour le sud-est de l’Asie. La place proposée n’était plus d’actualité quand je suis revenu et j’ai alors découvert les joies du chômage. Ne souhaitant pas rester les bras croisés, j’ai accepté quelques petits mandats, qui m’ont permis de rencontrer le directeur d’une agence web. Ce dernier cherchait un indépendant dans le graphisme print et l’identité visuelle, une belle opportunité qui m’a permis de me lancer à mon compte.
Quatre ans plus tard – et après une brève aventure très théorique et formatrice dans le domaine de la science des services – un ami avec qui j’avais fait mes études souhaitait se lancer à son compte et nous avons co-fondé un petit studio de graphisme. Tout s’est plutôt bien passé, nous avons progressivement pu développer cette activité, accueillir un troisième associé, monter un collectif avec deux autres sociétés (dans l’IT et le marketing digital), prendre des projets de plus en plus intéressants et même organiser des expositions artistiques dans l’arcade que nous avions retapée. Pleins d’excellents souvenirs!

Après ces quelques années prolifiques, une des sociétés a grandi suffisamment pour être obligée de quitter l’arcade, le collectif s’est progressivement dissout et le premier confinement nous est tombé dessus. Cette pause forcée nous a offert un temps de réflexion. Nous avons réalisé que les limites de notre agence avaient été atteintes, bridées principalement par nos trois profils trop similaires et pas suffisamment complémentaires pour nous développer.
« C’est à la même période que Loyco cherchait un motion designer. On entend souvent parler d’employés·es qui se mettent à leur compte, un peu moins de l’inverse. Je ne regrette pas d’avoir osé franchir ce cap. »
Mais ce saut n’aurait pas pu se faire n’importe où. Loyco, en plus de prendre soin de ses employés·es, sait faire confiance et laisser les coudées franches à un profil entrepreneurial. Depuis, je porte la casquette de directeur artistique au sein de Guru, l’agence in house de Loyco.
Ce qui te plaît le plus dans ton métier?
J’ai de la chance parce qu’il y a beaucoup de choses que j’aime dans mon métier. Pour en citer quelques-unes:
- Le plaisir, à l’issue d’un workshop, de voir un·e client·e heureux·se, d’avoir pu synthétiser ses besoins (et parfois même de les lui faire découvrir) et de voir émerger la perspective d’un projet motivant.
- Aucun mandat n’est identique. Ils peuvent se ressembler, mais sont suffisamment différents pour éviter toute routine.
- Les outils et les modes d’expression à notre disposition sont innombrables, je n’aurais probablement jamais fait le tour de tous ceux qui m’intéressent.
- Le challenge de faire cohabiter ce qu’on appelle « beau » avec des contraintes, des objectifs et un message rend la création concrète et utile.
Le projet qui te rend le plus fier?
Il y a plusieurs projets que je pourrais citer pour des raisons assez différentes. Je prends le dernier en date avec la création de la nouvelle identité visuelle de Loyco. Je suis fier de la qualité des nombreux éléments créés (logos, badges, icônes, illustrations 3D, photos, etc.), de la cohérence d’ensemble et de voir son utilité pour toute l’équipe aujourd’hui.

Une anecdote de projet?
Il y a un peu plus de 11 ans, j’ai assisté à la création d’une entreprise qui a dû prendre forme dans des délais défiant toutes concurrences. J’ai assisté à certains brainstormings, vu leur nom émerger et j’ai créé leur logo : joyco. Quelques jours avant la publication de cette identité, il m’a été demandé de remplacer le «j» par un «l». J’ai pris beaucoup de plaisir à rafraîchir ce même logo récemment. 🙂
